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André Gide : L’homosexualité à la première personne – le «tout dire», la postérité et le «gay pride» pas assez «gay»

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Zorica Vukušić, Maja. (2011). André Gide : L’homosexualité à la première personne – le «tout dire», la postérité et le «gay pride» pas assez «gay». Studia Romanica et Anglica Zagrabiensia, 56. pp. 191-227. ISSN 0039-3339

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Abstract

Du Secret à l’authenticité, celui qui a été connu comme moraliste va être amené àproduire une nouvelle définition de sa sincérité. Ce concept-là, difficile, littéraire, répétitif,qui mène d’autrui à soi-même, n’assure pas une cohésion du sujet que le Monde pourrait « dés/approuver ». Eu égard au « Secret » de son homosexualité (uranisme, pédérastie), l’avènement de cette parole (et sa dénomination même) n’est pas nsconséquences. L’appropriation d’une identité homosexuelle va poser la question des formes et des gestes qui accompagnent sa « sortie du placard », inexplicable aux yeux du Monde. Ses écrits rappellent que le mot même d’« expérience » vient du latin « experiri », éprouver, et que « periri » se retrouve dans « periculum », péril, danger. Ainsi l’expérience est-elle ici rapprochée de son étymologie, elle est l’épreuve d’un danger3. Il faut circonscrire l’objet pensable nommé « homosexualité », « pédérastie », « uranisme » ou « inversion » tout d’abord en posant la question du vocabulaire, de la dénomination et de la description. Comment parler de l’homme qui « n’aime pas les femmes » (Vautrin) ? Dans un second temps, l’analyse du discours va comprendre la caractérisation et la modalisation qui est aussi une modélisation. Dans la constitution des fantasmes autour de l’homosexualité, dans le rire et l’horreur qu’elle provoque, la voie est courte de la désignation à la déformation, de la connaissance à l’invention et de la réalité à l’imaginaire. Enfin, il faudrait analyser non seulement la parole de Gide sur l’homosexuel, mais aussi comme une parole qui aspire au statut de témoignage, comme une parole d’homosexuel, de son journal jusqu’à Si le grain ne meurt en passant par Corydon. Cette parole va se heurter nécessairement à la question de la publication et ce que ce geste même sous-entend. Le misérabilisme ou l’auto–dérision de code n’ont rien à voir avec la rhétorique militante de Corydon ni avec le « je » gidien. L’homosexualité va se dire chez Gide à la première personne, mais elle va être mobilisée pour raconter le mythe de l’écrivain qui veut délimiter ses propos sur l’homosexualité de ceux de ses prédécesseurs et de ses contemporains, notamment Proust. Ipso facto les efforts de Gide de s’ériger en autorité pour pouvoir gérer les gestes de la revendication d’une identité pédéraste, selon lui, supérieure4, et de tracer une figure particulière de la postérité, vont introduire une multitude des stratégies d’écriture divergentes qui ne se réduisent pas à la pratique d’une simple « sortie du placard »

Item Type: Article
Uncontrolled Keywords: l`homosexualité, la première personne, le «tout dire», la postérité, le «gay pride»
Subjects: Romance languages and literatures > French language and literature
Departments: Department of Roman Languages and Literature
Date Deposited: 10 Apr 2014 09:18
Last Modified: 10 Apr 2014 09:18
URI: http://darhiv.ffzg.unizg.hr/id/eprint/4192

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