Knjižnica Filozofskog fakulteta
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Les ethnonymes défigés à l'épreuve de la traduction

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Le Calvé Ivičević, Evaine and Vodanović, Barbara. (2016). Les ethnonymes défigés à l'épreuve de la traduction. In: Entre jeu et contrainte: pratiques et expériences oulipiennes, 29.-31. listopada 2015., Sveučilište u Zadru.

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Abstract

Le présent article se propose de scruter sous une double perspective un tout petit élément dans l’immense mosaïque des sujets de réflexion que nous offre le roman Les fleurs bleues de Raymond Queneau : les ethnonymes défigés. Après en avoir proposé, dans un premier temps, une description linguistique, nous nous attacherons, dans un deuxième temps, à analyser les interventions survenues au niveau de cet élément particulier du discours à la faveur du processus traductif. Suivant deux idées sur le signe linguistique qui sont que, 1° le signe nous est imposé par le code social qu’est la langue et est donc figé et que, 2° le signe utilisé consciemment pour communiquer quelque chose est un signe intentionnel, nous proposons de nous interroger sur la manière dont Queneau a procédé à la décomposition des ethnonymes dans son roman où jeux avec les mots et non-sens participent d'un détournement ludique. Nous posons que le nom propre d’ethnie est une locution dans le cadre de la théorie Sens-Texte, donc une lexie regroupant des expressions linguistiques complexes qui se conceptualisent comme un ensemble. Or, ce que fait Queneau en attribuant aux Celtes « un air gallican » et aux Romains « un air césarien » ou bien aux Alains « un air narte » c’est une décomposition par simple transonymisation qui aboutit à un défigement, soit formel, dénotatif (les Alains), soit sémantique, connotatif (les Romains). Le monde étranger qui surgit alors ne relève pas de l'écart culturel mais participe d'un écart conceptuel non sans rapport avec la notion d'étrangeté cher à Berman (1984). Or, s'il est vrai que, pour effectuer le transfert vers la langue cible, le traducteur doit après avoir embrassé le texte source, soumettre ses « formes signifiantes » à une « lecture fine et tendue » (Ballard 1998) et en décomposer les unités dont il est tissé afin de comprendre puis rendre leur rôle et leur effet dans le discours, l'activité traduisante appliquée aux ethnonymes défigés des Fleurs bleues nous place dans une situation de « décomposition au carré » qui, l'on s'en doute, s'accompagne nécessairement d'ajustements, glissements et compromis orchestrés par le traducteur. Quelles sont les stratégies mises en œuvre par ce dernier ? Dans quelle mesure les solutions proposées sont-elles pertinentes et constituent-elles des équivalents ? Telles seront les questions auxquelles nous nous efforcerons de répondre.

Item Type: Published conference work (Lecture)
Uncontrolled Keywords: nom propre, défigement sémantique, défigement formel, transonymisation, traduction
Subjects: Romance languages and literatures > French language and literature
Departments: Department of Roman Languages and Literature
Date Deposited: 04 Apr 2018 10:39
Last Modified: 04 Apr 2018 10:39
URI: http://darhiv.ffzg.unizg.hr/id/eprint/9714

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